כתבה מעניינת גם קנזה בראיגה..
Kenza Braiga : « Je suis de gauche. Le problème, c’est que chez les socialistes il n’y en a pas un qui ait le charisme de Sarkozy ». Kenza, née à Bagdad, fut découverte par le grand public lors de sa participation à Loft Story. Animatrice sur NRJ puis Radio Orient, marraine d’honneur du mouvement Ni putes ni soumises, elle vient de paraître, avec Olivia Cattan, Deux femmes en colère. Pourquoi ce livre ? Il y a un tel manque de dialogue entre les communautés juive et musulmane que c’était vraiment le moment de le faire, l’actualité nous donne raison. Avec Olivia, on a voulu montrer les points communs de nos deux religions, ce sont des cultures qui se rejoignent. Quand on est ensemble avec Olivia, on a du mal à savoir qui est la juive, qui est la musulmane. Vous êtes d’accord sur bien des points ? La femme musulmane n’est pas mieux lotie que la femme juive. La tradition est trop souvent la plus forte. Et sur bien des points nous avons le même avis : la laïcité, le communautarisme, l’intégration dans les banlieues… Vous avez bien des motifs d’opposition ? Sur le conflit israélo-palestinien, on a du mal à tomber d’accord. La France est-elle raciste ? La France est de moins en moins tolérante vis-à-vis des différentes communautés présentes sur le territoire. Quand on s’appelle Karim, qu’on vient du 93, on a moins de chance d’obtenir un entretien d’embauche. Les Français manquent d’ouverture d’esprit, on a peur de la différence, on la rejette sans connaître, on a tous des clichés, des préjugés et des idées reçues. Vous qui êtes d’origine irakienne, que pensez-vous de la situation là-bas ? Tout ça va se terminer en guerre civile. Les Américains s’enlisent, ils ne peuvent plus faire marche arrière. La situation est dramatique, Bush va tuer l’Irak. Que vous inspire Nicolas Sarkozy ? Au départ, je l’aimais bien. Aujourd’hui, je lui reproche de faire de la provoc, de la démagogie. C’est limite extrême droite. Pourtant je le trouve plutôt beau mec, même s’il est un peu petit à mon goût. Mais quand il parle, on l’écoute et on le comprend. Où vous situez-vous politiquement ? Je suis de gauche. Le problème, c’est que chez les socialistes il n’y en a pas un qui ait le charisme de Sarkozy. Ségolène est déconnectée de la vraie vie. Jospin est très aimé mais uniquement sur l’Île de Ré… Faut-il encore craindre le FN ? Plus que jamais. Cette idéologie me donne envie de vomir. Je préfère cependant Marine à son père, mais ils sont trop intelligents pour moi. L’un et l’autre sont dangereux. Que faites-vous en ce moment ? Je tiens une chronique chaque soir sur une radio, Le Mouv’, intitulée Le Grand Foutage de gueule. Des sociétés de production m’ont approchée et je côtoie souvent Evelyne Thomas qui me verrait bien présenter un talk-show dérangeant. Quel bilan dressez-vous du Loft ? Au niveau de la notoriété, j’ai gagné dix ans, même si c’est à double tranchant. À l’origine, ce fut pour moi une galère, mais aujourd’hui on ne m’appelle plus « Kenza du Loft », on m’appelle par mon nom, Kenza Braiga. Comment trouvez-vous la télé ? Elle manque de couleur. J’aimerais que le 20 heures soit un jour présenté par une Black. Il faut que notre télé soit un peu plus le reflet des minorités. Que pensez-vous de l’évolution de la télé-réalité ? Les chaînes testent toutes les formules possibles. Ça part un peu dans tous les sens. La télé-réalité commence à lasser. Si aujourd’hui on me proposait d’y participer de nouveau, je refuserais, mes livres ont balayé l’image du Loft. À quoi ressemble votre vie ? Je n’ai plus aucun intérêt à me montrer dans les soirées people. Un plateau-télé au calme chez moi, dans mon appartement de 40 m2, c’est le bonheur. Paul Wermus.